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Atelier Soleil


La terre, le feu et la magie

De l’argile rugueux à l’assiette lisse, étincelante et soyeuse, il n’y a que quelques ingrédients de base : de l’eau, de la terre et du feu. Mais pour que l’alchimie soit réussie, que la magie opère, une grande maîtrise d’un art millénaire est requise : estampage, tournage, biscuit, émaillage, dessin, cuisson…

Garant de gestes et de techniques maintes fois éprouvés, le faïencier de l’Atelier Soleil sait que chaque pièce qui sort de son four est unique et qu’elle porte mille fois son empreinte invisible.

Voir les étapes de fabrication en vidéo :

L’estampage

L’émaillage

La décoration

La cuisson

Les mains sur terre

L’argile naturelle sélectionnée par l’Atelier Soleil est travaillée selon trois méthodes traditionnelles, de façon entièrement manuelle.

Estampage. Les pièces plates sont conçues par estampage : les galettes d’argile sont façonnées sur un moule, puis éventuellement festonnées (ajout d’ornements).

Tournage. Il s’impose pour les vases et les pichets. Posée sur un tour, la boule d’argile est mouillée pour se plier à la volonté des mains du tourneur. Pieds, anses et ornements sont ensuite appliqués à l’aide d’argile liquide, appelée « barbotine ».

Coulage ou moulage. Utilisé pour les pièces aux formes complexes. Un moule est rempli de barbotine ; son plâtre poreux absorbe vite l’humidité : au bout d’une heure, le moule est retourné pour sécher.

Le feu sacré

La faïence connaît deux cuissons. La première pour cuire le « biscuit » ; la seconde pour vitrifier l’émail, qu’il soit peint ou non.

Cuisson du biscuit. Les pièces séchées subissent une première cuisson à 1 020°. La terre est alors dure, ocre et poreuse : c’est le « biscuit ». À l’aide de pinces, il est rapidement plongé dans un bain d’émail afin qu’une fine couche l’en recouvre.

Cuisson de l’émail. Quand le biscuit émaillé a été décoré, il est prêt pour la seconde cuisson. Les pièces sont posées sur des pernettes (supports qui laisseront trois marques distinctives), mises au four et cuites à 960°, température de fusion de l’émail : la faïence devient alors brillante, étanche et d’un éclat inaltérable.

La magie d’une alchimie

Le décorateur exécute son dessin à main levée, sur émail « cru », selon des modèles propres à l’Atelier ou conçus sur demande. La « peinture » consiste en oxydes métalliques mélangés à de l’eau, qui déterminent les couleurs finales : cuivre pour le vert, fer pour le jaune, manganèse pour le brun et le noir, cobalt pour le bleu, etc.

Cette alchimie est délicate : les oxydes sont appliqués à l’aide de pinceaux très fins et l’émail poudreux les absorbe instantanément. La main des décorateurs ne doit jamais trembler car la moindre erreur provoquerait… un pâté !